Photos : Rock, Icônes et Cuba

À la rédac’ d’HdO, on est fans de rock et de photo. On vous l’avait déjà démontré lors du Mois de la Photo ou pour les 50 ans des Stones. En ce début d’année, on enfonce le clou ! Avec trois jolies expos photos situées dans le Marais et le très huppé 7e. Du rock et des stars donc, mais aussi des écrivains, des musiciens, Cuba… Et pourquoi pas une balade en skate pour relier la rive droite à la rive gauche ?

Faute avouée à moitié pardonnée ? On est complètement passés à côté de l’expo Baron Wolman saw the music, dans la charmante galerie Photo 12 à Saint-Paul. On s’y précipite donc très vite : elle se termine dans quinze jours !

À l’instar de Jean-Pierre Leloir pour Rock&Folk, le photographe américain Baron Wolman a été engagé en 1967 par le magazine Rolling Stone afin de shooter les rock stars. La galerie Photo 12 s’est focalisée sur ces quelques années du « summer of love », de 1967 à l’aube des 70’s. Toute une époque, donc, que l’on regarde avec la nostalgie romantique des gens qui ne l’ont pas connue. Le supplément d’âme de Baron ? Il avait la possibilité de monter sur scène et de capturer au plus près l’énergie de feu des musiciens : Jimi Hendrix et sa guitare, Tina Turner hilare, Mick et sa moue boudeuse, ou Janis Joplin qu’il adorait pour son expressivité légendaire ! Dans ce panthéon rock époustouflant, entre les portraits de Georges Harrison ou Jim Morrison, il y a aussi Frank Zappa ; l’air sinistre assis sur un tracteur – sorte d’engin surréaliste à la Mad Max, complètement décalé –, il est rock à mort !

Et si vous rêvez de donner un peu de punch à votre canap’ Ikea fadasse, vous pouvez acheter un superbe portrait de Marianne Faithfull ou de Johnny Cash, entre autres, pour la somme très abordable de 450 euros ! Enfin si vous souhaitez faire flamber le bitume de Paname en mode Beach Boys, vous pouvez vous offrir un skate sur lequel est reproduite une photo de Jimi Hendrix par Baron ! Classieux, non ?

  • Baron Wolman saw the music. Jusqu’au 16 février 2013

Galerie Photo 12. 14, rue des Jardins-Saint-Paul, 75004 Paris. Tél. : 01 42 78 24 21. Entrée libre.

 Frank Zappa - LosAngeles Mai 1968 Jerry Garcia - San Francisco - Juillet 1969 Jimi Hendrix Joan Baez - Carmel Valley - Octobre 1968 Johnny Cash - Redwood City - Décembre 1967

 

 

On reste dans le Marais, mais on se dirige vers le QG des hipsters : le quartier Bretagne / Enfants-Rouges… comme la couleur choisie pour la devanture éclatante de la galerie de l’Instant, rue de Poitou. On y était déjà venus voir les Stones, on y retourne pour l’un des plus grands portraitistes de stars iconiques, l’anglais Terry O’Neill qui présente sa première rétrospective personnelle à Paris : Terry O’Neill – Snapshots.

Les Stones toujours… Avec notamment un très beau portrait de Keith Richards rêveur, la tête posée sur une table, le visage juvénile. Mais aussi une pléiade d’acteurs : Steve McQueen, Audrey Hepburn, Sean Connery… Et même Raquel Welch. Crinière de lionne, maillot déchiré, corps bronzé de bombasse, elle se retrouve crucifiée, à mi-chemin entre un Christ au féminin et une couv’ de Playboy ! À voir aussi, la série où Bowie enlace « La » Taylor qui arbore un sourire concupiscent, très Tennessee Williams ! De l’humour, assurément, de la gravité, sans aucun doute, à l’image de la troublante photo de Romy Schneider. Ses mains serrant sa tête trop lourde ou trop douloureuse, le regard clair et perdu. Magnifique, mais déjà ailleurs…

Et puis on aime l’aspect  « caverne d’Ali Baba » de la galerie de l’Instant : on fouille parmi les dizaines de cadres posés au sol ou entassés sur les tables et l’on découvre quelques pépites issues des expos précédentes, notamment les clichés de Marilyn

  • Terry O’Neill – Snapshots. Jusqu’au 15 mai 2013

Galerie de l’Instant46, rue de Poitou, 75003 Paris. Tél. : 01 44 54 94 09. Entrée libre.

Audrey Hepburn David Bowie Faye Dunaway Sean Connery Mick Jagger

Raquel Welch David Bowie - Elizabeth Taylor Jimmy Page

Jean Shrimpton - Terence Stamp Kate Moss

 

 

 

Pour finir, on saute sur son skate Hendrix et on file rive gauche ! Le majestueux hôtel particulier de la Maison de l’Amérique latine abrite un vrai coup de cœur : l’expo Jesse A. Fernandez, De La Havane à Paris – Tours et détours.

Jesse A. Fernandez naît en 1925 à Cuba et décède en 1986 à Paris, où il vivait depuis 1977. Sa carrière de photographe débute presque comme celle d’un anthropologue du monde latino-américain. Colombie, ou Cuba prise dans l’effervescence de la révolution castriste. Jetez un coup d’œil au passage à la série du Grand Prix de La Havane avec Fangio. Forcément mythique ! Au fil de ses voyages à Londres, New York, Paris, Jesse continue de shooter la ville, mais se consacre davantage au portrait d’artiste. Il ne prête cependant aucun intérêt au studio et ne met jamais en scène, même quand il photographie Elizabeth Taylor ou Buster Keaton. Jesse était aussi peintre. Cela expliquerait-t-il la remarquable composition de ses clichés, pourtant pris sur le vif ?

Alors, que retenir ? Absolument tout ! La foisonnante galerie d’artistes hispaniques évidemment : Buñuel, Dalí, beaucoup d’écrivains, Octavio Paz, Guillermo Cabrera Infante, Jorge Luis Borges… chez eux, au café, dans la rue. Mais aussi Hemingway, Tennessee Williams ou Aldous Huxley devant leur machine à écrire. Jesse est certes passionné par les écrivains (qui deviennent souvent ses amis), mais également par les musiciens et les peintres, comme le démontre le très beau portrait, sombre et fort, de Ronald B. Kitaj ou celui, troublé, de Francis Bacon, ainsi que quelques photos splendides de jazzmen, dont Max Roach et Percy Heath volontairement floutés car en plein mouvement.

Est-ce son rapport à l’histoire, à la ville, aux artistes et à la littérature qui m’a autant touché ? En tout cas, vous l’aurez compris, l’expo sur Jesse A. Fernandez est une très belle surprise à découvrir d’urgence !

  • Jesse A. Fernandez, De La Havane à Paris  Tours et détours. Jusqu’au 28 février 2013

Maison de l’Amérique latine217, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris. Tél. : 01 49 54 75 00. Entrée libre.

Carlos Fuentes - Mexico 1957 Elisabeth Taylor - New-York 1957 Ernest Hemingway - La Havane 1958 Fidel Castro - Cuba 1959 Jorge Luis Borges et sa mere - New-York 1961

La Havane annees 50 Percy Heath - New-York 1960

Ronald Kitaj - Londres 1978 Salvador Dali

Wifredo Lam - La Havane 1958

 

 

 

 

2 avis pour “Photos : Rock, Icônes et Cuba

  • 08/02/2013

    Oui, Chèr(e) Bulent, nous sommes nombreux à affronter cet épineux problème : comment rendre son « Ikéa » un peu plus « Le Corbusier » ?? En accrochant au dessus un portrait d’Audrey ou de Keith, ça a pas mal de la gueule, et ça peut y contribuer ! Sinon, merci pour ton comment plein d’entrain !

  • 07/02/2013

    Quelle énergie dans tes articles !!! Super agréable à lire et donne toujours envie de se bouger les fesses pour aller voir ce que tu nous proposes !!! ! Je refuse la fatalité du canapé fadasse Ikéa !!!

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