Urbalove

L’impatience commence avec un e-mail indiquant un lieu de rendez-vous. Le mystère savamment entretenu par les deux instigatrices des soirées Urbalove, Aude Cartier et Aurélie Wacquant-Mazura, s’épaissit au fur et à mesure de l’apparition des indices disséminés sur la page facebook de l’association… Un jour, une photo – du béton, une rampe d’escalier – puis, dans l’après-midi qui précède la soirée, ces quelques mots :

« La deuxième soirée URBALOVE, c’est ce soir ! Quelques indices : « roots », abandonné, Gontran Cherrier, gigantesque, années 1930, gourmand, Coureurs de Terroirs, art contemporain, Kruger, installation, son, etc. Tous les sens sont en éveil : à vos yeux, à vos oreilles, à vos papilles ! »

Rendez-vous sur un quai de métro à Clichy : une quinzaine de personnes arrivent peu à peu. Aurélie nous retrouve. Enfin, la soirée commence. On y va à pied. L’observation de la ville s’amorce dès le début du trajet. Spontanément, chacun échafaude son hypothèse, on a tous envie de deviner où ça va se passer. Là-haut sur cette terrasse fleurie, dans les coulisses du théâtre devant lequel on passe, dans une courette derrière l’église ?

L’association Urbalove initie des projets ludiques et innovants autour de l’appropriation du territoire urbain. Ses membres s’emploient à repérer des espaces méconnus, cachés ou en chantier, puis à créer l’occasion de leur (re)découverte autour de rencontres avec des architectes, des plasticiens, des commissaires d’expo…

Le premier événement s’est tenu sur l’esplanade de la DéfenseA priori rien d’insolite, rien de très excitant. À moins d’y aller la nuit, d’y rencontrer Jean-Christophe Choblet, scénographe de l’urbain, à l’initiative de la première biennale de création de mobilier urbain et d’y croquer des choux à la crème en bavardant.

Le deuxième rendez-vous est organisé avec la complicité de Guillaume Lasserre, en charge des arts plastiques et du patrimoine pour la ville de Clichy-la-Garenne. Il se tient à la Maison du Peuple, bâtiment édifié en 1935 par les architectes Beaudoin et Lods, associés à l’ingénieur Vladimir Bodianski et à Jean Prouvé. Classé monument historique, le bâtiment est en rénovation depuis 1993 et fermé au public depuis cette date. Prototype de l’architecture métallique, il est connu des architectes pour ses « murs-rideaux » et son ossature en acier. C’est désormais un vaisseau vide et majestueux, où planent les fantômes de ses marchés, concerts, meetings politiques et tournois sportifs.

Dominique Blais, artiste, est là aussi. Il branche une platine. Des craquements s’en échappent, fréquences radio naturelles récoltées en Suède et ramenées à la surface de l’audible. Le jour décline. Pain, vin, fromages, tartes : la table, elle, est bien tangible et appelle au partage, à la poursuite des discussions et aux rencontres à la lueur des bougies…

Et après ? Hors d’œuvre a tout essayé pour en savoir plus sur la prochaine soirée. Rien à faire, même pas un indice, si ce n’est que ça devrait se passer au cours de l’automne, en octobre… peut-être.

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Adhésion solo : 15 € et participation variable en fonction des soirées