L’Expo Jacques Demy
La Cinémathèque française présente jusqu’au 4 août 2013 une exposition exceptionnelle et une rétrospective intégrale de l’œuvre musicale et onirique de l’un des réalisateurs les plus singuliers du cinéma français : Jacques Demy. Un tableau en « Demy teintes » où tourbillonnent parapluies pastel, fée des lilas, gâteau d’amour, roi bleu, boa en plumes…
« Amour, amour, je t’aime tant… »
Le cinéaste désirait que ses films soient « liés les uns aux autres ». Les chassés-croisés amoureux qui hantent le cinéma de Demy – où l’amour flirte souvent avec l’impossibilité de le vivre –, ne sont-ils pas les touches multicolores d’une toile finalement cohérente ? On se quitte, on se retrouve, on s’enlace, on se rate…. L’expo, construite de manière chronologique, met en lumière ce subtil mélange de merveilleux et de réel, de joie et de tristesse, d’enfance et de songes qui peuplent l’univers du réalisateur. « Aimer la vie, aimer les fleurs, aimer les rires et les pleurs ! » chantent les jumelles les plus célèbres du cinéma français…
« Je vais en perm’ à Nantes ! »
On entre dans ce « Demy rêve » par une reconstitution imagée du célèbre passage Pommeraye à Nantes. La ville « de cœur » et de naissance de Demy, où se déroule son premier long métrage Lola (1961), avec Anouk Aimée espiègle et grave. On est ébloui ensuite par la scénographie de l’expo : les robes féeriques couleurs de temps, de lune et de soleil de Peau d’âne (1970), recréées pour l’occasion, l’interview surprenante d’Harrison Ford, les magnifiques photos de tournages d’Agnès Varda, les extraits de films… orchestrés par la musique mélodramatique de Michel Legrand, ce « frère de cinéma ». Difficile de ne pas chantonner les ritournelles des Demoiselles de Rochefort (1966) ou des Parapluies de Cherbourg (1963) ! On revoit avec jubilation Françoise Dorléac et Gene Kelly, Jeanne Moreau blond platine, Jacques Perrin, prince ou matelot, Michel Piccoli en « Monsieur Dame » (!), et bien sûr Catherine Deneuve, véritable muse du metteur en scène.
Une histoire de transmission…
Avec la complicité de la famille, la réalisatrice Agnès Varda et ses enfants Mathieu Demy et Rosalie Varda, le commissaire d’expo, Matthieu Orléan, a eu accès au fonds exceptionnel d’archives. Les premiers courts métrages et documentaires ainsi que les peintures auxquelles s’est consacré le cinéaste sur la fin de sa vie (il meurt en 1990), déçu par les échecs de ses films des années 1970 et 1980. Agnès Varda parle d’une « volonté de transmission » par l’intermédiaire de cette expo. Sans doute pour ne pas oublier la musique du cinéma de Demy. Légère et mélancolique, comme Yves Montand la fredonne dans le générique de Trois places pour le 26 (1988), dernier film du réalisateur : « C’est l’amour qui fait de nous des fous, c’est l’amour qui nous rend si jaloux, et le reste on s’en fout… »
Le monde enchanté de Jacques Demy, jusqu’au 4 août 2013
La Cinémathèque française, 51 rue de Bercy – 75012 Paris. Tél. : 01 71 19 33 33
Avant d’aller à l’expo et de revoir les films, une petite répet’ s’impose ! Voici ma playlist des scènes les plus célèbres :


Et ceux qui souhaitent écouter Les Parapluies de Cherbourg, je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil sur la playlist de Caroline dans mon article sur Musique et Cinéma : Ici !
Magnifique expo..
Presentee ici meme de facon excellente…