BRNS au Winter Camp festival

Ce mercredi 10 décembre, le groupe BRNS fait « sa » soirée au Trabendo, dans le cadre du Winter Camp festival qui se déroule du 9 au 13 décembre à Paris et en régions. Les quatre Belges sont en effet aux commandes ce soir avec leur propre choix de groupes en premières parties, et bien sûr un live de leur cru en bouquet final.

De la « belgitude » des choses dans le rock !

C’est toujours un plaisir de découvrir un groupe sur scène. Qui plus est, s’il est belge. Avec cette question récurrente qui me bouffe le cerveau : mais quel est le secret de ce pays minuscule de la taille d’une région française, pour avoir autant de jeunes groupes de qualité ? En plus, sympathiques et drôles ?? Qu’ils soient Wallons ou Flamands, et malgré leur animosité réciproque, les Belges se retrouvent invariablement autour du rock et de la pop. Inventive, multi-influencée, rythmée, puissante, décalée, rugueuse, mélancolique, festive… On pourrait continuer longtemps pour essayer de définir les spécificités de leur musique, mais peut-être est-ce cette impossibilité à les faire rentrer dans des cases qui les rend si particuliers et si… Belges !

Et voilà BRNS…

Ne cherchez pas, le nom du groupe est imprononçable (enfin, il paraît qu’on dit « Brains »…) Les quatre Bruxellois viennent de sortir un album chez Pias, Patine, et ils ne se gênent pas pour en faire la promo « achetez-le à la fin du concert, même si le Trabendo vous fout dehors tout de suite après, arrangez-vous avec eux… » Ah tiens les garçons, vous avez remarqué vous-aussi, l’accueil toujours aussi chaleureux des salles parisiennes ? D’ailleurs, le groupe use et abuse d’humour potache qui déride une ambiance un peu froide pour les premières parties. Ils sont manifestement super contents d’être là et veulent le faire partager : c’est l’anniversaire de Timothée, le chanteur-batteur, et ils demandent au public d’entonner en chœur un « joyeux anniversaire ». Et oui les Belges, on les aime aussi pour cette spontanéité naïve qui fait un bien fou. Et leur musique alors ?

Des influences multiples

Il y a un peu d’Alt-J, de Django Django et sans doute un soupçon de Mogwaï chez ces Belges. Des premiers, ils en ont le lyrisme romantique, des seconds, l’énergie et la déconnade facile et adolescente, et des derniers, l’univers planant, parfois étrange, limite envoûtant. Ce mélange finit par faire un son unique et très personnel : des mélodies qui s’étirent, comme ces routes américaines interminables, des soudaines fulgurances agressives, une énergie rock, une fantaisie pop, un peu de punk aussi. Antoine, le bassiste considère que « notre musique est un mix de toutes nos influences, du post-rock, qu’on a découvert sur le tard, à la noise en passant par l’abstract hip-hop ». Les Bruxellois veulent être farouchement indépendants, et  le succès, ils s’en foutent un peu. Leur « truc », c’est le live. Et ils sont plutôt doués pour ça. Une énergie communicative, un capital sympathie défiant toute concurrence, une générosité scénique…

D’ailleurs, ils ont une générosité tout court. Les quatre garçons, Timothée, Antoine, César et Diego rappellent tout au long de leur concert les trois premières parties qu’ils ont invitées : l’américain Juan Wauters, et sa folk romantique mais pas mièvre, le duo américain très « indé Brooklyn » She Keeps Bees, et le surprenant duo suisse-canadien (!) Peter Kernel aux accents français impayables, à l’humour décapant (apparemment très impressionné par la « pâte à prout » trouvée en France !!) et à la musique brute, basique, primale, carrément punk, voire franchement expérimentale. Une bouffée d’énergie pure. Et les 3 heures de concerts de ce soir sont passées comme une lettre à la poste !

Pour la suite du Winter Camp Festival, on vous donne rendez-vous vendredi soir à la Maroquinerie pour une soirée qui sera vraisemblablement totalement différente. Keep in touch !