William Z. Villain, Stonedigger et chercheur d’or

Faire des poupées vaudou est un loisir très utile dans le journalisme rock, la preuve, Stonedigger, le deuxième album de William Z Villain vient de sortir !

Ensorcelé par la France – ou par ses fromages -, l’étrange Américain nous revient en dénicheur de cailloux précieux. Folk, hip hop détourné, calypso dérangée, blues faussement vintage, ballades bizarres grattées à la guitare sèche : il en extrait de toutes les sortes et les polit un peu plus à chaque écoute. Jeux de mains, jeux de Villain (désolée, on était obligés de la faire), ce deuxième opus, tout aussi réussi que le premier, refuse de se choisir un genre en particulier.

Moins de grillons mais toujours autant de voix superposées et d’effets sonores inclassables ; le morceau éponyme, Stonedigger, est un tube en puissance, ample, saccadé, incantatoire. Puis, sur Decacence, sur I Wonder, notre héro tombe le masque, et ose, toujours au moment où on s’y attend le moins, la valse lente, l’errance nostalgique ; pour un peu, on penserait presque à Rufus Wainwright… Pour mieux hypnotiser ses victimes ?

Stonedigger aurait été conçu entre Grenoble et Bagnolet ; il y a plus exotique vous me direz. Eh bien non, justement, car l’étrange est une jolie fleur de pavé. Alors, en attendant de voir le marabout du blues en chair et en os tout exploser sur scène – Bomb Goes Boom -, il ne vous reste qu’à dévorer l’album. Bon appétit !

Stonedigger, le 5/10/2018 sur Les Editions Miliani

William Z. Villain sera en concert un peu partout en France et le 16 octobre au Café de la Danse à Paris