Philippe Katerine forever

Il y a longtemps qu’on l’aime, mais on – ou peut-être je –  s’était un peu lassé de Philippe Katerine… Oublié le temps béni de Je vous emmerde, monsieur donnait dans le costume show-biz  et cela sonnait presque sérieux. Et puis tout à coup, Juifs Arabes tambourine sec, comme une résurrection ! Alors d’accord, il fallait oser, mais au-delà de la provoc’, cette chanson est une gourmandise…

Ses mimiques ; la chorégraphie ; l’imagerie gay qui sature un sujet déjà haut en couleurs ; les danseurs agiles et délurés ; les « Juifs » lancés à la cantonade, tailladés à la serpe avec un regard bovin « l’air de rien », auxquels répondent de tonitruants « Arabes » nerveux et coquins ; le costume clérical ; l’air entendu de l’animal ; le cocktail siroté avec délice, le refrain œcuménique « Ensemble, ensemble… » ; le crescendo de l’absurde et le sens de la formule-qui-tue d’un vrai troubadour !

Dans cette subtile chanson – n’ayons pas peur d’aller trop loin – j’aime les calembours d’un Katerine un brin gougnafier et, fondamentalement, sa façon toute personnelle de dire que tout cela n’est pas bien grave, que les mots, les phrases et le signifié ne sont QUE, oui vraiment QUE dans l’intonation, les claps, les bruitages, les chœurs un peu mièvres… « Fate doesn’t hang on a wrong or right choice, fortune depends on the tone of your voice » dixit Neil Hannon dans Songs of Love. Pas de doute, le ton, l’intonation, c’est le début du bonheur.

Vous l’aurez compris, je recommande vivement l’écoute en boucle de Juifs Arabes. Pour s’extirper d’un nervous breakdown de fin de week-end, pour les jours de pluie, pour les soirées arrosées et pour la méditation transcendantale, pour promouvoir la tolérance parmi les peuples, pour rien et pour rire, parce que c’est bon de rire…

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