La Maison de la Radio

La Maison de la Radio, documentaire épatant signé Nicolas Philibert (réalisateur notamment de La Ville Louvre ou Être et avoir), sort sur les écrans mercredi 3 avril. Philibert s’attaque donc à cet énorme vaisseau intimidant qui domine la Seine, cette « forteresse » comme il l’appelle lui-même. Filmer le son et la voix, un pari impossible ?  Voire un exercice « contre nature » se demande le documentariste ?

La maison de la radioD’emblée, Philibert décide de ne se pas focaliser sur les émissions phares ou présentateurs stars de Radio France. Il n’a pas choisi non plus de montrer les débats qui secouent la vénérable maison. Ce n’est pas son propos. Ce qu’il filme, ce sont ceux qu’on connaît moins, techniciens, musiciens, journalistes… On entrevoit à peine Patrick Cohen, par exemple, qui sert presque de fil rouge malgré lui : aux commandes de la matinale de France Inter (le 7/9), il débute et clôt le documentaire. Logique, le film est censé se dérouler sur 24 heures. Une journée d’ailleurs totalement virtuelle, puisque le tournage a duré plusieurs mois dans cette Maison de la radio où tout le monde semble, il faut bien le dire, un peu allumé ! On a l’impression de pénétrer dans un endroit à part peuplé de doux dingues, mais très professionnels, qui souhaitent nous transmettre un savoir passionnant. Philibert choisit de les scruter en s’amusant. Comme cet étonnant face-à-face entre Alain Veinstein et un professeur, Bénédicte Heim. La jeune femme passe par une large palette d’expressions, de la stupeur à la séduction, de l’angoisse à la connivence, toutes évidemment invisibles à la radio, mais que Philibert capte avec virtuosité. Un passage absolument formidable ! Ou encore ce moment où les travaux entamés dans la Maison résonnent dans tous les couloirs. Sacrilège ! Du bruit dans l’antre du son ? Les enregistrements stoppent. Tout le monde se regarde en chien de faïence, attend patiemment la fin de ce bourdonnement. Une chanteuse lyrique fait la grimace. Un groupe assis en rond semble figé. « Il y a un bruit là, non ? » demande Marguerite Gateau, personnage récurrent, drôle et attachant, qui enregistre des acteurs récitant leur texte. L’effet comique est assuré !

Avec un montage très habile, Nicolas Philibert nous passionne de bout en bout, sans jamais nous ennuyer, et filme « la coulisse » de la Maison de la radio avec humanité, tendresse et un regard bourré d’humour.

Un avis pour “La Maison de la Radio

  • 19/11/2015

    Bonjour
    Comment s’appelle la jeune chanteuse que l’on entend dans votre documentaire ?
    Merci
    danielrome19@gmail.com

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