Solidays 2015 — Live Report

180 000 festivaliers ! L’édition 2015 de Solidays a battu son record. Mais la lutte acharnée contre le sida continue, on ne lâche rien. Live report des 3 jours à Longchamp où l’on a ainsi pu voir, côté international : Asaf Avidan, Angus & Julia Stone, Yaël Naïm ou Saint-Paul & The Broken Bones. Côté français : Radio Elvis, Fakear, Feu! Chatterton ou The Avener et les indéboulonnables vieux briscards fédérateurs que sont Zebda ou IAM.

  • Vendredi 26 juin

Un coup de chaud et Bill Gates

Il fait chaud, même très chaud sur Longchamp ce vendredi. Et le festival commence par un couac retentissant : la sono de Biga Ranx crame au bout d’un quart d’heure et l’empêche de continuer. Izia prend la relève sur la même scène une heure plus tard et a plus de chance. Précédée par Monsieur Microsoft en personne, Bill Gates — reconverti en bon samaritain des causes humanitaires -, Izia Higelin, fille de Jacques et sœur d’ Arthur, balance sa fougue sur scène en commençant par le titre éponyme de son dernier album : La Vague. Pas de doute, de l’énergie, elle en a. Pourtant, c’est à peu près tout ce qu’on retient de sa prestation…

Angus & Julia Stone séduisent…

Angus & Julia StoneAprès ce début un peu en demi-teinte, on se dirige vers la scène Bagatelle. Peut être la plus casse-gueule de Solidays. Immense, coincée au bout du site après un goulot d’étranglement, elle en a fait trébucher plus d’un. A commencer par Les Palma Violets qui s’y fracassent les dents après un concert franchement raté. On attend alors avec une certaine inquiétude Angus & Julia Stone. Leur musique folk-hippie, même si elle a pris un tournant plus rock dans leur dernier album, ne semble pas taillée pour une scène de cette envergure. Tout faux ! Et c’est la première bonne surprise de Solidays. La voix de Julia, étonnamment juste, enveloppe le public et s’harmonise parfaitement avec celle de son frère, plus contenue. Leur duo — à elle le côté lumineux, à lui, le côté sombre de la force (je suis ton père… euh ton frère !) -, ne manque vraiment pas de charme.

Asaf, Hanni et The Avener

Asaf Avidan22h. Il est temps d’aller voir Asaf Avidan. On fait donc l’impasse sur un de nos chouchous, Hanni el Khatib,qui joue en même temps sur la scène du Domino, après tout, on l’a déjà vu deux fois (notamment à Rock En Seine). En grande diva et habitué des festivals, Asaf Avidan s’en sort plutôt pas mal. Sa voix déglinguée, mix de Janis Joplin et Eartha Kitt passées au blender, sa capacité à faire le show à la limite de la «pétasserie» (ce qui fait aussi son charme) et ses refrains entêtants sont assurément convaincants. «Asaf, t’es beau !»  hurlent les jeunes filles pré-pubères des premiers rangs. Ouais, c’est pas faux… On lance ensuite un dernier coup d’œil à The Avener qui nous sert une bonne french touch de derrière les fagots, allumeuse et sexy. Il finit d’ailleurs avec un remix du tube mondial des Daft Punk : Around the World. Well Done ! Parfait pour débuter la soirée avec Paul Kalkbrenner qui tabasse déjà sur la scène Paris. Bonne nuit !

  • Samedi 27 juin

La jeune scène rock de la chanson française

Feu! ChattertonSur le papier, curieusement, c’est la journée qui nous tente le moins. C’est pourtant celle qui va nous réserver de très belles surprises. Dans la grande veine « romantique » aux tonalités littéraires qui sévit actuellement sur la jeune scène française — un peu dans la lignée de Fauve  et surtout Noir Désir -, on trouve des groupes très prometteurs (tous présents à Solidays) comme Radio Elvis, Grand Blanc et Feu! Chatterton. Ce sont ces derniers qui nous envoûtent le plus. Et leur courte mais impeccable prestation nous a complètement emportés. Sobre et charismatique le chanteur de Feu! Chatterton, Arthur, place avec lyrisme et justesse sa belle voix presque théâtrale. C’est intense, c’est beau. Et le déjà classique La Malinche, enflamme le public chaud bouillant en une seconde ! Gros, gros coup de cœur.

Lumineuse Yaël Naïm

Yael NaimDirection le Dôme, pour une autre excellente surprise : Yaël Naïm qui livre une prestation magique. Elle se permet même une version bouleversante du délicat Coward dans des conditions pour le moins compliquées : l’électro de la Greenroom résonne sous le Dôme. Super pour le côté intimiste ! Peu importe, elle ne lâche pas une seconde sa sublime chanson, rivée à son piano jusqu’au bout. Elle enchaîne avec sa version géniale du Toxic de Britney Spears, où elle finit par crier sa rage : I’m addicted to you, don’t you know that you’re toxiiiiic ! Parce que oui, Britney, ça peut aussi être vachement bien ! Incandescente, belle, entourée par des choristes qu’on adore — les 3somesisters -, et par son fidèle compagnon de route David Donatien, Yaël Naïm nous offre de bout en bout un concert remarquable. Grand moment de ce samedi à Solidays.

Un peu sur un nuage, on loupe pas mal de monde dans la foulée. Et si IAM fait le show comme il se doit — sans plus -, Caribou trébuche, comme tant d’autres, sur la scène Bagatelle. Sans doute trop vaste, elle l’empêche de faire un set comparable à son irrésistible prestation du Pitchfork. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.

  • Dimanche 28 juin

Moriarty entre en scène

3ème jour. On commence à être un peu défoncés. Et la chaleur quasi caniculaire de ce dimanche n’arrange pas les choses, ça sent le coup de soleil ! On a hâte de voir Moriarty. La tranche horaire (16h sous le cagnard, merci) et la scène Bagatelle ne sont pas vraiment un cadeau.  Pourtant, porté par la très belle voix de Rosemary Standley, le groupe ultra rodé fait un super concert. Et émouvant. Comme le dit Rosemary : «ça fait 10 ans qu’on est venus à Solidays pour la première fois avec 30 personnes dans le public !» Aujourd’hui, ils jouent face à une foule énorme de plusieurs milliers d’âmes. Une boucle est bouclée dans l’histoire du groupe. On a d’ailleurs rencontré un des membres qui nous a laissé entrevoir quelques pistes du futur de Moriarty… Bientôt l’interview en ligne.

Zebda, Saint-Paul & The Broken Bones et Fakear pour finir

ZebdaZebda, l’autre groupe “dinosaure” avec IAM, s’en sort pourtant mieux que ce dernier. Si «Y’a pas d’arrangement, non, y’a pas, y’ a pas», on tombe la chemise avec eux sans problème ! Une belle énergie communicative. Le tout «avé» l’accent revendiqué de Toulouse !

On enchaîne avec les Américains de Saint-Paul & the Broken Arms sous le chapiteau du César Circus et on ne le regrette pas. Bordel, ça c’est de la soul ! Le chanteur, croisement entre un Droopy sous acide et une Aretha Franklin grande époque, nous balance un show qui fait chavirer le chapiteau. Entouré de musiciens aux mines imperturbables, il hurle, se met à genoux, dépense une énergie inouïe et éblouissante — à l’image de ses chaussures pailletées -, et finit par gueuler un «I’ve Been Loving You Too Looooong» d’Otis Redding dantesque ! Grosse claque.

St. Paul and The Broken Bones St. Paul and The Broken Bones St. Paul and The Broken Bones St. Paul and The Broken Bones

 

 

 

FakearEnvoûtés façon vaudou par le concert explosif de St-Paul & The Broken Bones, on en oublie Fakear,  jeune pousse prometteuse de l’électro française. Il a pourtant promis en conférence un set particulier pour Solidays. On voit tout de même son dernier quart d’heure, plutôt pas mal du tout, mais on attendra sans doute l’Olympia pour savourer en totalité la musique du poulain de l’écurie Nowadays (le label créé par les gars de La Fine Equipe).

Solidays 2015Solidays, pour cette année, c’est fini… La bonne tenue du festival confirme un choix de plus en plus pointu, entre électro et rock, groupes ultra confirmés et jeunes plein de promesses, stars internationales et nouvelle vague française.

Et pour conclure, un énorme big up à tous les bénévoles qui sont nombreux à s’investir pour ce festival militant, solidaire et un peu particulier ! A l’année prochaine.

 

2 avis pour “Solidays 2015 — Live Report

  • 03/07/2015

    Bien pondu votre article……..Bravo…Rendez-vous au parc floral pour le Paris jazz festival……………….

    Le chat qui pêche

  • 03/07/2015

    bravo, bravo. J’ai beaucoup aimé YAEL NAIM dans la vidéo.

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