The Divine Comedy : concert aux Folies-Bergère

A short story about a big love…

Napoléon aurait-il aimé vivre en Suède ? Il le clamait fièrement en ce lundi 23 janvier 2017, sous les dorures des Folies-Bergère et les traits de Neil Hannon…

Assumant sans complexe le tricorne, le déguisement, la dérision et la démesure (Napoleon’s complex), le divin songwriter fait une entrée tonitruante au son de Sweden. « C’est bon d’être de retour. » On ne dira pas le contraire !

The Divine Comedy aux Folies Bergères
The Divine Comedy aux Folies Bergères

Tout au long de la soirée, Neil et ses musiciens mêlent les anciennes chansons (Perfect Lovesong, The Frog Princess, Generation Sex, Alfie, Something for the Weekend, National Express…) et les titres extraits du dernier album de The Divine Comedy (Foreverland, septembre 2016). La chanteuse Cathy Davey (qui est aussi la fiancée de Neil, sa Catherine the Great), le rejoint sur leur duo Funny Peculiar, interprété avec fantaisie et fraîcheur.

La petite fanfaronnade des débuts fait pourtant vite place à une plus grande gravité. En Dupond/t de la City, dandy strict à chapeau melon, Neil laisse s’installer une étrange mélancolie de cabaret, dans une réminiscence des années 1930. Il raille le merveilleux monde de la finance (« I cause the Second Great Depression, what can I say? », The Complete Banker) et évoque la montée des « fascismes » (The Pact)… Est-ce le cadre art déco un brin kitsch des Folies-Bergère, est-ce l’atmosphère fin de siècle ? Tout se voile de froide inquiétude et de nostalgie poignante ; je retrouve l’émotion primaire de ces chansons fredonnées, encore et encore, depuis presque vingt ans.

The Divine Comedy aux Folies Bergères
The Divine Comedy aux Folies Bergères

Puis la folie nous embarque. Nous nous levons, nous dansons (At the Indie Disco, Alfie, Something for the Weekend, Generation Sex…) dans d’heureux échos du premier concert de Neil Hannon auquel j’ai assisté, en 1999, à l’Olympia. Il y a trois jours comme alors, Tonight We Fly retentit et emporte tout : la joie et la peine, l’ombre des temps inquiétants et l’effervescence, la nostalgie et les espérances.

« Tonight we fly
Over the mountains
The beach and the sea
Over the friends that we’ve known
And those that we now know
And those who we’ve yet to meet

And when we die
Oh, will we be
That disappointed
Or sad

If heaven doesn’t exist
What will we have missed
This life is the best we’ve ever had. »

 

Loose Canon, album de la tournée live 2016-2017 de The Divine Comedy, est sorti le 16 février 2018. Sur la pochette, Neil arbore sans complexe ses atours impériaux.

Loose Canon, Live in Europe 2016-2017, 9,90 euros