La cuisine se fait une toile

Tout comme la confection des dorayakis dans Les Délices de Tokyo, nombreuses sont les scènes de cuisine au cinéma qui nous ont mis l’eau à la bouche et les papilles en émoi. De quoi nous faire amèrement regretter d’être venus dans une salle obscure le ventre vide. L’équipe de HdO vous a donc concocté une petite sélection de ses food movies préférés et des kitchen scenes les plus appétissantes. Et à partir du 2 mars, le Forum des Images propose un cycle « Manger ! » au cinéma. Miam !

La World Cuisine d’Emilie

La Graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche : un couscous royal inoubliable !

Gegen die Wand (Head-On) de Fatih Akin (qui a aussi réalisé Soul Kitchen) : nichée dans un film ultra rock, ultra dark (et magnifique), une belle scène de cuisine sensuelle, émouvante, qui réconcilie (très provisoirement) les personnages avec la vie. Et la spécialité turque préparée par Sibel met irrésistiblement en appétit.

The Lunchbox de Ritesh Batra : Ah, si les bons petits plats d’Ila pouvaient m’ être livrés par erreur pour la pause dej…

In the mood for love de Wong Kar-wai : les nouilles c’est la classe !

Peau d’âne de Jacques Demy : le cake d’amour de Catherine Deneuve, c’est ma madeleine de Proust !

 

Les plats de résistance de Caroline

Le Festin de Babette (Babettes Gæstebud) de Gabriel Axel m’a fait verser de vraies larmes sur des cailles en sarcophage, des blinis Demidoff et de la soupe à la tortue. Car Babette (Stéphane Audran) est une artiste, une vraie, et sa cuisine fait des miracles, elle ouvre les cœurs et répare les outrages du passé. Qu’importe alors le sacrifice… Un pur moment de grâce cinématographique et gastronomique.

Les créateurs de Ratatouille (oui, le dessin animé de Brad Bird !) ont lu Proust et l’ont compris, ce qui n’est pas si courant. Anton Ego (Peter O’Toole himself!) le découvrira, toute l’enfance peut être contenue dans une seule bouchée. Il y a peu d’artistes sur cette terre et ils peuvent venir de n’importe où, de ce qu’il y a de plus humble. Le plus grand chef français est un petit rat émouvant, qu’on se le dise…

Les buns de Shaolin Soccer ne sont pas seulement savoureux, ils sont également concoctés par une maîtresse du kung-fu et lorsqu’elle a le cœur brisé, ils deviennent amers et salés. Une pure pantalonnade signée Stephen Show à la gloire du football et des arts martiaux, bien sûr ! Un tantinet moins raffiné tout de même que Wong Kar-Wai.

La campagne est le cauchemar de Withnail and I, doux junkies et consciencieux alcooliques, iconoclastes et paumés dans l’Angleterre très rock’n roll de 1969. Alors tuer un poulet, et le faire cuire, vous rigolez ? Quand aux carottes, demandez au réalisateur, Bruce Robinson…

La cuisine au cinéma a parfois des résonances politiques. Comme un Snowpiercer lancé à grande vitesse autour d’un monde gelé, la société des hommes se nourrit parfois de sa propre monstruosité : barres protéinées à base d’insectes, chair humaine… Mais voilà qu’un groupe de réprouvés pénètre dans les wagons interdits et découvrent des serres où poussent de vrais légumes, un aquarium où nagent de vrais poissons. Une halte surréaliste dans un bar à sushis leur offre une vision du paradis, et une dernière halte avant l’enfer.

 

Les gourmandises de Franck

La recette la plus poilante du cinéma français est sans conteste celle du soufflé aux pommes de terre proposée par Louis De Funès dans Le grand restaurant : “Haben Sie verstanden Herr Müller ?!”

Cuire des homards dans l’eau bouillante peut-il réveiller vos névroses ? Chez Woody Allen, c’est inévitable ! Un moment drôle de pure complicité dans Annie Hall avec Diane Keaton en grande forme :

Ils sont beaux, ils sont romantiques, ils se retrouvent dans des restos glauques au milieu d’un Hong-Kong nocturne, crasseux et esthétique à tomber. Ce sont les losers magnifiques des Anges Déchus de Wong Kar-wai. La scène barrée du porc ou comment attendrir la bidoche avec poésie :

Les poulettes de Chicken Run n’ont absolument pas envie qu’on les prenne pour des tourtes. A montrer à tous les enfants pour qu’ils deviennent végétariens, non mais !

Le petit déjeuner est, paraît-il, le repas le plus important de la journée. Avec Audrey Hepburn, impériale, qui grignote son croissant seule devant les vitrines de Tiffany, on n’en doute pas une seconde :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.